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Impact de la légalisation du cannabis sur le lieu de travail

Le 13 avril 2017, le gouvernement Trudeau a déposé un projet de loi visant à légaliser la marijuana au Canada. Attention, le cannabis (nom donné à la plante) demeure illégal pendant toute la période du processus législatif, jusqu’au 1er juillet 2018 au plus tard. Pour l’heure, interrogeons-nous sur le contenu du projet de loi, les conséquences de la consommation de la marijuana sur les individus et pour les employeurs.

 

Projet de loi à multiples facettes
Le projet de loi vise à encadrer rigoureusement la production, la distribution, la vente et la possession du cannabis au Canada. Les objectifs touchent donc différents publics : les jeunes, en luttant contre la promotion du cannabis et en leur en limitant l’accès; les groupes criminels, en sanctionnant lourdement ceux qui importent, exportent et fournissent le cannabis auprès des jeunes (jusqu’à 14 ans d’emprisonnement); les adultes, en leur permettant de produire légalement, à des fins personnelles, jusqu’à quatre plants (par logement) et en leur autorisant de posséder 30 gr de cannabis achetés auprès de détaillants soumis à une réglementation provinciale; le public, en l’informant des risques liés à la marijuana. Bien que 63 % des personnes interrogées approuvent, d’après l’institut Angus Reid, ledit projet de loi sur la légalisation du cannabis à des fins récréatives, beaucoup de questions subsistent.

 

Impact sur la santé et la sécurité
Consommer de la marijuana est néfaste, voire dévastateur, pour la santé des individus. Cette substance agit sur l’organisme en modifiant fortement la pression artérielle (évanouissement, crise cardiaque) ainsi que sur le cerveau en provoquant des délires, des hallucinations, de l’anxiété, une extrême fatigue… À ce titre, il est bon de se souvenir que prendre du cannabis lorsque l’on est adolescent ou dans la jeune vingtaine est très dommageable, le cerveau étant en développement jusqu’à 25 ans. De plus, la notion de dépendance est très marquée auprès des jeunes : 16 % de ceux qui ont pris du cannabis dans l’adolescence développeront une dépendance, contre 11 % dans les autres cas. Enfin, la consommation actuelle de cannabis – illégale, à l’exception de celle à usage thérapeutique – accentue aussi les risques liés à la sécurité publique. Pour preuve : les achats se font bien souvent auprès d’acteurs illégaux, favorisant ainsi les revenus illicites et entretenant donc le crime organisé.

 

Inquiétudes des employeurs
Le projet de loi sur la légalisation de la marijuana inquiète fortement les employeurs qui se demandent dans quel état leurs employés arriveront au bureau le matin et s’ils seront aptes à travailler et à se concentrer. Des employeurs, dans le domaine du transport, se sont même regroupés pour faire entendre leur voix et inviter le gouvernement canadien à revoir sa position, à proposer des mesures de sensibilisation et de prévention. Certains réclament même de pouvoir effectuer des tests aléatoires pour déceler la présence de salariés sous l’emprise de la drogue. Ces tests, portant atteinte à la vie privée, ne sont prévus que dans certains cas (secteur du transport, entreprise ayant un enjeu de sécurité important ou si le syndicat a accepté la politique de dépistage, etc.). Les entreprises pourraient également sentir les effets de la légalisation sur les plans financier (augmentation des frais d’assurance et de santé) et humain (davantage d’hospitalisation, d’absentéisme et taux de rotation de la main-d’œuvre plus élevé).

 

Légaliser sur un sujet de société si clivant explique pourquoi, au niveau mondial, les lois sont si diverses et variées entre ceux pour qui la consommation est légale et encadrée (Pays-Bas), dépénalisée (Argentine), illégale et tolérée (Brésil) ou encore illégale et réprimée (France).

 

 

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