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Employeurs : comment permettre le droit à la déconnexion ?

Le droit à la déconnexion est un enjeu bien actuel dans les milieux de travail. Si les employés sentent une certaine pression à rester « accrochés » à leurs appareils électroniques même après les heures de travail, les entreprises peuvent mettre en place des pratiques qui aident à la déconnexion.

Au Québec, aucune loi ne régit le fait de ne pas être branché au travail après les heures de bureau, même si cet enjeu fait l’objet d’une réflexion dans plusieurs milieux. 

Justement, il pourrait être intéressant de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs pour mettre en place de bonnes pratiques de déconnexion en tant qu’employeur.

Par exemple, au Québec, le ministère de la Justice ainsi que plusieurs autres entreprises fournissent à leurs employés un téléphone cellulaire ainsi qu’un ordinateur qui ne servent qu’au travail.

En France, le groupe JLO, pionnier en la matière, instaure depuis 2015 un système de veille les week-ends ainsi qu’après 20 h afin qu’aucun courriel professionnel ne puisse être envoyé ou reçu lors de ces périodes. Un message automatique est envoyé aux clients les référant au lendemain ou au lundi.

Toujours en France, on retrouve dans l’entreprise PriceMinister les « vendredis sans courriels ». Les cadres sont invités à communiquer autrement avec leurs équipes, par exemple en organisant des repas ou des réunions. La journée terminée, aucun courriel ne suit à la maison grâce à cette pratique.

Un enjeu de plus en plus discuté

Le « droit à la déconnexion » est de plus à plus à l’ordre du jour des entreprises, mais aussi des gouvernements. Ce principe, selon lequel un salarié a le droit de ne pas être connecté aux outils numériques professionnels en dehors des horaires de travail, est même devenu une loi dans certains pays. C’est le cas de la France, premier pays à avoir intégré le droit à la déconnexion dans des textes de loi avec la loi El Khomri, qui oblige les entreprises de plus de 50 salariés à avoir des dispositions concernant la déconnexion hors du bureau.

Ici, le député de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a déposé à l’Assemblée nationale un projet de loi similaire en 2018 sur le droit à la déconnexion, proposant notamment « qu’un employeur doit établir […] une politique de déconnexion en dehors des heures de travail applicable à l’ensemble de ses salariés. 

« Je pense qu’en général, il faut changer entièrement le rapport au travail », confie l’experte du domaine numérique Nellie Brière. Elle croit notamment que les syndicats pourraient jouer un rôle pour aider les entreprises à mettre en place de bonnes pratiques de déconnexion. « Il faut développer une culture du travail dans laquelle on ne fait pas de communications professionnelles en dehors des heures de travail, explique-t-elle. Parce qu’au-delà du numérique, c’est aussi un enjeu de société… » 

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