Les études montrent qu’un nombre effarant de travailleurs se sentent victimes d’injustice au travail : un phénomène qui affecte de nombreux secteurs d’activité depuis le début des années 2000. Trucs et conseils pour renverser la vapeur.
Si Judith a l’impression d’être moins bien payée que Karim pour un travail équivalent, elle vivra un sentiment d’injustice. Idem pour Pascal s’il perçoit que son travail n’est jamais reconnu à sa juste valeur pendant que François est louangé pour un investissement moindre. Dans ces cas comme dans bien d’autres, le sentiment d’injustice mènera probablement à une baisse de motivation et d’engagement, voire à une certaine négligence.
Sans compter le fait qu’il affecte la santé psychologique des employés. L’injustice au travail pourrait même favoriser les troubles musculo-squelettiques. C’est ce que démontre une étude récente de l’École de management de Toulouse, rapportée par le quotidien Le Monde. D’autres recherches avaient aussi identifié un lien entre l’injustice au travail et les troubles du sommeil.
Dans un récent livre intitulé Le management juste, le chercheur en comportement organisationnel Thierry Nadisic réitère qu’en 2018, le sentiment d’injustice était toujours l’une des plus grandes menaces à l’engagement des employés. Le phénomène est documenté depuis près de 20 ans partout en Occident.
Au Québec, une consultation menée en mai 2018 auprès des employés du réseau de la santé par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) pointait un problème de manque de reconnaissance, lequel est souvent lié à des questions d’équité – notamment en raison de l’augmentation de salaire consentie aux médecins, alors que les autres composantes du réseau n’en bénéficient pas.
Alors, comment être juste ?
« Si l’entreprise traite les gens de manière juste, ils vont se sentir utiles, coopérer, se sentir en confiance », écrit Thierry Nadisic. L’injustice la plus apparente, à son avis, est la répartition inéquitable des salaires. Il est facile de la corriger, ou à tout le moins d’être plus transparent avec les équipes au sujet des raisons qui motivent les disparités.
On peut aussi facilement éviter « l’injustice procédurale » en s’assurant que toutes les personnes concernées aient une voix au chapitre quand vient le temps de prendre une décision importante. Puis, il faut soigner les interactions : les gestionnaires ont le devoir de dialoguer avec chaque employé de façon relativement égale.
Comment se guérir du sentiment d’injustice ?
Si vous ressentez que vous êtes traité de façon inéquitable au travail, il faut en parler ! Si vous n’êtes pas encore d’attaque pour affronter votre patron, glissez-en au moins un mot à votre psy ou à vos proches : leur écoute vous fera du bien. Le sentiment d’injustice est un mal psychologique qu’il faut prendre au sérieux, pour votre bien-être personnel !