À travers le monde, les femmes pilotes de ligne maintiennent le cap
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Les femmes pilotes de ligne maintiennent le cap

Le 8 mars, date célébrant la Journée internationale des femmes, n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt un bel hommage à Raymonde de la Roche, première femme au monde à avoir obtenu son brevet d’aviatrice en 1910. Aux femmes d’aujourd’hui dorénavant de tracer, à leur tour, un sillage pour faciliter l’accès à toutes celles qui rêver d’être aux commandes d’un avion.

 

Une sous-représentativité à géométrie variable
Le nombre de femmes pilotes de ligne fluctue grandement, selon la compagnie aérienne, le pays, voire le continent. En Asie, alors que le pourcentage de femmes à occuper ce poste avoisine le 0 %, l’Inde fait figure d’exception avec ses 600 femmes pilotes de ligne sur les 5 050 pilotes que compte le pays, soit près de 12 %. Belle performance, qui est égalée (en pourcentage seulement!) par l’Islande. Ce ratio, en 2015, était de 5,4 % pour l’Association des pilotes de l’air – regroupant les pilotes du Canada et des États-Unis – et de 5,7 % pour British Airways qui, il y a quelques années, comptait 200 femmes parmi ses 3 500 pilotes. Dans ce contexte, on se doute bien que les équipages 100 % féminins sont excessivement rares (le premier d’Air Transat en 2011) et relèvent davantage d’une opération marketing, comme en témoigne le communiqué de presse d’Air Canada d’un vol 100 % féminin pour la Journée de la femme en mars 2017.

 

Une personnalité affirmée pour surmonter les difficultés
Bien souvent chez les femmes pilotes de ligne, l’envie d’exercer ce métier les habite depuis leur tendre enfance. Cette réelle passion, qui se transforme en courage et en ténacité avec le temps, leur permet d’atteindre leurs objectifs et de se faire une place dans ce monde d’hommes. Il n’en reste pas moins que le parcours est semé de difficultés, issues d’idées reçues, de partis pris ou de préjugés. À commencer par la formation, où certains instructeurs peuvent être méfiants et plus exigeants à l’égard des étudiantes, avec le risque de voir leur confiance entamer. Une fois le diplôme en poche, les femmes pilotes savent qu’elles ne sont pas au bout de leur peine. Rares sont celles qui n’auront pas à affronter le regard perplexe de certains passagers, à subir quelque commentaire désobligeant d’un commandant de bord, ou encore à devoir composer, dans le cockpit, avec un ancien pilote d’hélicoptère ou de brousse qui ne peut viscéralement pas obéir aux ordres d’une commandante de bord.

 

Plus fortes quand elles sont unies
Très tôt conscientes du rôle qu’elles avaient à jouer, les premières pilotes de ligne ont commencé à se regrouper en association avec le « 99 » pour les Américaines (1936), la « BWPA » pour les Anglaises (1955) ou encore l’Association française des femmes pilotes (1971). L’objectif est d’entretenir le souvenir de femmes exceptionnelles ayant, par exemple, été les premières à rallier l’Angleterre à l’Australie (Amy Johnson) ou à traverser l’Atlantique (Amelia Earhart); de valoriser les femmes d’aujourd’hui qui réalisent des prouesses impressionnantes (Anny Divya – 30 ans – première commandante de bord indienne d’un Boeing 777; Maria Fedorova, plus jeune pilote de transport aérien civil en Russie); de susciter l’intérêt auprès des jeunes filles en créant des événements nationaux et internationaux tels que la Semaine mondiale des femmes de l’air ou en offrant des bourses à celles qui souhaitent évoluer dans l’aviation.

 

 

Pour que le métier de pilote de ligne se conjugue plus facilement au féminin, les femmes ne doivent pas se mettre des barrières, mais plutôt garder confiance en elles en misant, pourquoi pas, sur leur sensibilité – cette forme d’intelligence nécessaire à ce poste où les relations humaines, contrairement à ce que l’on pense, représente 50 % du métier.

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