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Les multicarrières: la tendance est là pour rester

Comptable, écrivain, conférencier, professeur, on peut être tout cela en même temps. De plus en plus de travailleurs aspirent à avoir une carrière à multiples volets, à occuper plusieurs emplois ou postes en même temps. Cette tendance du multicarrières, ou portfolio career en anglais, gagne en popularité. Les entreprises qui souhaitent profiter des talents de ces travailleurs multitâches devront s’y adapter.

Bien qu’elle soit très exigeante et ne soit pas faite pour tout le monde, la tendance des multicarrières est idéale pour combler les différents besoins professionnels d’une même personne. Certaines personnes sont heureuses de se consacrer à leur emploi à temps plein, mais d’autres souhaitent poursuivre plusieurs buts à la fois.

Ce peut être un emploi à temps plein avec des à-côtés, ou encore une combinaison d’emplois à temps partiel, temporaires, contrats, etc. Par exemple, un informaticien peut enseigner la programmation à son cégep local, tout en donnant des conférences dans sa région. Une comptable peut assouvir sa soif de créativité en démarrant une petite entreprise de bijoux à temps partiel. Plusieurs travailleurs font de l’une de leurs occupations leur principale source de revenus, autour de laquelle gravitent leurs activités secondaires, selon Marci Alboher, auteure du livre One Person/Multiple Careers.

Un monde du travail en mutation

Alors que le monde du travail est en pleine transformation, la tendance des multicarrières a tout pour prendre son envol. Selon un sondage de PricewaterhouseCoopers réalisé auprès de 10 000 personnes en Chine, en Inde, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis, prendre le contrôle de leur carrière est ce que souhaitent le plus 29% des personnes. Deux personnes sur cinq croient que l’emploi traditionnel, où l’on grimpe l’échelle d’une compagnie pendant des décennies, n’existera plus bientôt. À la place, les travailleurs auront leur propre marque et vendront leurs compétences à ceux qui en ont besoin.

Cette vision est partagée par les professionnels des ressources humaines, selon un autre sondage de PwC réalisé auprès de 480 d’entre eux. Quarante-six pour cent de ces professionnels des RH croient qu’au moins 20% de la masse salariale sera faite de contractants et d’employés temporaires en 2022.

Une option à considérer avec soin

Très gratifiantes et même profitables, les multicarrières demandent toutefois de la flexibilité, de l’organisation et de la prévoyance. Ceux qui le pratiquent ont besoin d’un important fonds de sécurité, tout comme un travailleur autonome, surtout s’il a une famille à charge. Ces multiples sources de revenus sont toutefois un filet de sécurité que n’offre pas un emploi à temps plein dans une seule carrière. Si notre employeur nous renvoie, nous met à pied ou fait faillite, nous sommes à sa merci si l’on n’a aucun autre revenu.

Le travailleur à multiples carrières doit cependant faire attention aux conflits d’intérêts, surtout si ses différentes occupations se recoupent. Pour réussir, mieux vaut être ouvert à ce propos envers son employeur principal ou ses clients, afin qu’ils soient au courant de nos autres activités. Établir des limites claires entre celles-ci est primordial pour maintenir son intégrité, mais aussi un horaire gérable. On peut choisir de consacrer son vendredi exclusivement à son à-côté, afin de ne pas empiéter sur son emploi principal.

Une carrière à multiples volets peut être incroyablement excitante, mais encore faut-il savoir ne pas se laisser entraîner par le tourbillon!

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