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On manque de pharmaciens dans les établissements de santé

L’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) lance un cri d’alarme : il manquerait environ 400 pharmaciens dans les établissements de santé québécois ! Pourquoi ? Mais surtout, où les trouver ?

Un problème chronique

Selon Linda Vaillant, directrice générale de l’APES, sur 10 000 pharmaciens au Québec, seulement 1 600 travailleraient en établissement de santé (hôpitaux, CHSLD, centres jeunesse). Ce petit nombre s’expliquerait notamment par le fait que la pratique en établissement de santé exige une maîtrise en pharmacothérapie… aboutissant à un salaire moindre qu’en pratique privée. Résultat ? Il y aurait environ 250 postes non comblés dans les établissements de santé. De plus, 150 postes seraient à créer en CHLSD.

Des améliorations temporaires

Cette pénurie aurait commencé au début des années 2000, pour atteindre un point culminant en 2012. La situation se serait améliorée depuis, grâce entre autres à des efforts de recrutement, à l’augmentation du nombre de places à la maîtrise, ainsi qu’à l’octroi de bourses d’études et de primes salariales. « Mais la situation est loin d’être rose, note Manon Lambert, directrice générale et secrétaire de l’Ordre des pharmaciens du Québec. Malgré la possibilité d’un plus grand nombre d’étudiants à la maîtrise, encore faut-il qu’il y ait des inscrits ! »

Mme Vaillant, quant à elle, soulève le problème des primes salariales qui, constamment menacées d’abolition par le gouvernement, auraient un faible pouvoir d’attraction et de rétention auprès des étudiants et des pharmaciens…

Des solutions permanentes ?

Selon l’APES, la solution doit d’abord venir du gouvernement. « C’est lui l’employeur, explique Mme Vaillant, alors c’est à lui de faire en sorte d’attirer un plus grand nombre d’étudiants à la maîtrise. L’idéal serait de passer de 70 candidats par année à 100. »

Mme Lambert, pour sa part, préconise une utilisation plus efficace du personnel déjà en place. En ce sens, elle propose de favoriser la présence d’équipes mixtes (pharmaciens avec et sans maîtrise) dans les CHSLD. Ou encore, de rehausser le niveau d’études des assistants techniques en pharmacie, afin de libérer les pharmaciens de certaines tâches. Bien sûr, elle encourage également la mise en place de programmes visant à réduire les prescriptions inutiles, telles que les antipsychotiques chez les aînés.

Une dernière petite chose…

Finalement, Mme Lambert et Mme Vaillant souhaitent ardemment que le gouvernement fasse une meilleure promotion de la profession. En effet, malgré la pénurie qui persiste, les deux femmes s’entendent pour dire qu’être pharmacien en établissement de santé, c’est vraiment une carrière des plus intéressantes et des plus stimulantes !

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