L’emploi s’avère être la clé de la relance économique canadienne, d’après l’Institut torontois C.D. Howe. Dans une récente note publiée en début de mois, le groupe de réflexion a établi des constats et des propositions pressant Ottawa d’agir en matière d’assurance-emploi, de diffusion d’information, d’éducation et de politique d’inclusion.
Trouver une place sur le marché de l’emploi dans une économie en pleine transformation : voici la problématique sur laquelle s’est penché l’auteur du rapport, l’ancien économiste en chef de la Banque TD, Craig Alexander. Partant de plusieurs constats, il estime que le Canada n’a toujours pas réussi à s’adapter à un marché du travail en mutation sous l’effet de la mondialisation, du vieillissement de la population et des innovations technologiques. Selon lui, la situation devrait s’aggraver avec la chute des prix du pétrole qui aura indéniablement un impact économique, augmentant encore le nombre de chômeurs.
Le marché de l’emploi accuse des vulnérabilités telles que la concurrence internationale qui a poussé les entreprises à réduire leurs coûts et, par conséquent, à n’embaucher ou n’accorder des hausses de salaires que sous condition de réalisation de gains de productivité.
L’auteur pointe également du doigt une montée de la précarité avec une augmentation de travailleurs autonomes, temporaires et à temps partiel. Aussi, il constate que la proportion des personnes au chômage depuis plus de 15 mois a doublé depuis 2008, passant de 6,9 % à 13,4 %.
Quatre priorités pour lutter contre les vulnérabilités de l’emploi
La première priorité concerne l’assurance-emploi pour laquelle C.D. Howe préconise un transfert des critères d’admissibilité et des règles d’indemnisation régionales vers le niveau fédéral. Objectif : les rendre uniformes à travers tout le pays et encourager, de ce fait, la mobilité de la main d’œuvre.
La deuxième priorité vise à améliorer l’information sur l’état du marché de l’emploi. Estimant que les données délivrées actuellement sont insuffisantes, l’organisme appelle à une collecte et une diffusion d’informations plus ciblées s’adressant aux employeurs et aux travailleurs. Ce travail permettra de faire concorder l’offre canadienne avec la demande canadienne, réduisant ainsi les besoins en main d’œuvre étrangère.
Le développement du niveau de qualification et des compétences des travailleurs constitue la troisième recommandation. Entre 1999 et 2012, ce sont des emplois hautement qualifiées qui ont majoritairement été créés. Par conséquent, l’auteur du rapport estime qu’il est nécessaire d’améliorer les systèmes d’éducation des provinces et la formation en entreprise.
Enfin, la politique d’inclusion est la quatrième grande priorité pour l’emploi. Le rapport évoque la nécessité d’une meilleure adéquation entre la formation des jeunes et les besoins du marché, d’une augmentation du nombre de femmes dans des domaines où elles sont sous-représentées, d’une aide particulière aux populations autochtones, et d’une meilleure reconnaissance des compétences des travailleurs immigrants