Au cours d’un entretien d’embauche, l’employeur risque de vous bombarder de questions, histoire d’en savoir plus sur vous. Si certaines questions d’entrevue sont légitimes, d’autres d’apparence banale sont parfaitement illégales…
Quelles sont ces questions et comment réagir si elles vous sont posées ?
L’état civil
« Êtes-vous marié(e), divorcé(e), célibataire ? » La vie personnelle ne fait aucunement partie de vos compétences professionnelles et n’a rien à voir avec vos tâches quotidiennes. De plus, votre réponse peut révéler votre orientation sexuelle, un renseignement personnel. Le respect de la vie privée est un droit fondamental. Ainsi, ces informations demeurent confidentielles.
La famille
Au cours d’une entrevue, on peut être interrogé sur notre désir d’avoir des enfants. Questions posées surtout aux jeunes femmes, l’entreprise veut savoir si la future employée risque de s’absenter pour un congé parental ou pour des dizaines de rendez-vous chez le pédiatre… Or, ces questions sont hors limites puisque la Charte des droits et libertés de la personne protège clairement toute personne contre le traitement discriminatoire à l’embauche, et ce sans distinctions (Art. 18.1).
Convictions politiques ou religieuses
À moins de postuler en tant que candidat d’un parti politique, la collecte de renseignements concernant vos positions politiques n’est aucunement légitime. Il est strictement illégal d’aborder ce sujet d’ordre privé et vous n’avez aucune obligation d’y répondre.
Même chose pour les opinions religieuses. Vos croyances sont personnelles et n’interfèrent pas avec les qualités et aptitudes requises pour l’emploi… à moins de postuler pour un job de prêtre !
L’âge
Même posées de façon indirecte, les questions d’entrevue concernant l’âge pourraient être considérées comme illégales en entrevue. « Vous sentez-vous à l’aise de travailler avec une équipe de jeunes ? » Un candidat plus âgé peut parfois se faire poser une telle question. Pourtant, l’âge ne devrait jamais faire partie de la discussion, sauf dans la mesure prévue par la loi. L’intention derrière une telle question lors du processus de sélection devrait être examinée puisqu’elle n’est nullement liée à l’exécution des tâches.
L’origine ethnique ou nationale
Vous demander d’où vous venez est une question assez innocente, surtout si vous avez un accent. Mais gardez à l’esprit que c’est illégal, car la question touche votre origine ethnique ou nationale.
L’employeur ne peut légalement aborder le sujet de votre nationalité, mais il peut vous demander si vous êtes autorisé à travailler dans un certain pays.
L’ignorance avant la malice…
Souvent, les employeurs posent ces questions d’entrevue illégales par ignorance. Surtout dans les petites entreprises dépourvues de département de ressources humaines. L’employeur est alors souvent celui qui procède à l’embauche des employés sans nécessairement avoir de qualifications professionnelles en dotation.
Il y a aussi les inquiétudes de l’employeur qui le pousse à poser des questions douteuses. Diane Brunelle, directrice du Centre de recherche d’emploi Côte-Des-Neiges, nous explique la procédure à suivre dans de telles situations. « Il faut rassurer l’employeur par rapport à ses craintes. Par exemple, à la question “Avez-vous des enfants ?”, il est possible de répondre “Je peux vous assurer que je suis une personne assidue et je suis disponible pour effectuer du temps supplémentaire.” »
Pour déposer une plainte
Vous pensez avoir été victime de discrimination lors du processus d’embauche ? « Toute personne qui se sent lésée peut déposer une plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse », conclut Mme Brunelle.
Rendez-vous au www.cdpdj.qc.ca pour plus d’information.