Facile pour les diplômés universitaires de se trouver un premier emploi ? Vingt mois après leurs études, les deux tiers des bacheliers et plus des trois quarts des détenteurs d’une maîtrise occupaient un emploi à temps plein ou à temps partiel, selon la dernière enquête Relance du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, parue en 2017.
Pour ceux qui ont obtenu un baccalauréat en 2015, il a fallu en moyenne 9 semaines pour décrocher un emploi, selon cette même enquête.
Les diplômés en forte demande
« On demande des candidats avec des compétences plus poussées qu’avant », explique Denis Morin, professeur titulaire en gestion des ressources humaines à l’UQAM. Le développement de l’intelligence artificielle entraîne une forte demande pour les diplômés en santé, en génie et dans le domaine des sciences pures et appliquées. Cette tendance s’accentuera dans les prochaines années, selon lui.
Les diplômés de programmes d’études collégiales techniques sont également avantagés, poursuit Denis Morin. Et les chiffres tendent à le confirmer : 10 mois après leurs études, moins de 4 % des diplômés de la formation technique étaient en recherche d’emploi, selon l’enquête Relance au collégial en formation technique menée auprès de diplômés de la promotion 2014-2015.
Si 60 % étaient en emploi, plus d’un tiers choisissent de poursuivre leurs études, pour la plupart dans un domaine relié à leur formation initiale.
L’importance du savoir-être
Mais le diplôme n’est pas tout, insiste Denis Morin. Au-delà des compétences techniques, les employeurs sont à la recherche de « soft skills », soit tout ce qui relève du savoir-être, comme la capacité de travailler en équipe et de gérer des conflits. C’est particulièrement vrai dans les domaines qui exigent une spécialisation.
« Les employeurs chercheront à trouver une compatibilité entre le candidat et leur organisation, explique M. Morin. Ils tenteront de mieux connaître quelqu’un pour voir s’il va bien travailler avec son patron et avec les autres employés. »
Pour certains jeunes diplômés, trouver un emploi à la hauteur de ses aspirations professionnelles peut sembler un défi. Mais Denis Morin se veut rassurant : « Ceux qui ont un diplôme tendent à rester sur le chômage moins longtemps. »