Une industrie forestière appelée à miser sur les innovations technologiques
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Une industrie forestière appelée à miser sur les innovations technologiques

Les projections démographiques pour la fin du siècle imposent que nos forêts – véritable milieu de vie varié et productif – puissent continuer à assouvir les besoins de l’homme en termes d’alimentation, de plantes médicinales ou encore de bois de chauffage. En misant sur la recherche et le développement ainsi que sur les innovations technologiques pour développer de nouveaux produits, procédés et marchés, la filière devrait pouvoir remplir cet objectif vital.

 

Portrait de la filière bois
Bien connu pour l’immensité de ses forêts, le Canada compte 347 millions d’hectares de terres forestières, dont plus de 75 % appartiennent au secteur provincial. Les revenus du secteur s’élèvent, en 2017, à près de 70 milliards $ et son produit intérieur brut avoisine les 25 milliards $, soit 1,6 % du PIB total. Quatrième plus important exportateur de produits forestiers, le Canada approvisionne les États-Unis, la Chine et le Japon, ces trois pays représentant près de 90 % de ses exportations de produits forestiers. En termes d’emploi, ce sont près de 210 000 personnes qui œuvrent directement dans l’industrie forestière – soit 1,1 % de l’emploi total. Quant aux femmes (17 % de la main d’œuvre du secteur), elles s’investissent à près de 25 % dans la foresterie (reconnaissance de site, exploitation forestière, scierie) et à 75 % dans la fabrication de produits de bois et dans les pâtes et papiers.

 

De la qualité des semis…
Parmi les 550 millions de semis plantés chaque année au Canada (55 % d’épinette, 35 % de pin et 10 % de sapin), la plupart proviennent de programmes d’amélioration génétique, afin de résister principalement aux insectes (peupliers, feuilles tropicaux), à la sécheresse, aux herbicides ou encore au froid (eucalyptus). C’est dans ce contexte que la biotechnologie, qui agit sur la qualité et la résistance des espèces, recourt à diverses techniques telles que les marqueurs moléculaires, qui permettent d’étudier les modifications de molécules cellulaires (protéines, ADN) ou encore le génie génétique, en insérant ou en modifiant des gènes. Toutefois, la modification génétique des arbres ou des agents de lutte biologique peut être préjudiciable, l’arbre altéré pouvant transmettre les gènes modifiés aux organismes environnants, se comporter comme une mauvaise herbe et ainsi devenir envahissant, ou encore modifier les interactions avec l’écosystème.

 

… à la diversité des produits finaux
Les innovations dans la filière bois concernent principalement les bioproduits, qui permettent à la filière du bois de se diversifier en offrant de nouveaux produits et de nouvelles opportunités de marché, alors que les autres produits forestiers (produits de bois massif, pâte de bois et produits du papier) enregistrent un déclin depuis plusieurs années. Les activités de recherche et de développement ainsi que le recours aux nouvelles technologies permettent de mettre sur le marché un large éventail de produits innovants et durables tant dans le domaine de la bioénergie (biomasse solide pour générer chaleur et énergie), des biomatériaux (bioplastiques, biomousses ou bioélastomère, biocomposites) ou encore des produits biochimiques à destination d’activités biocosmétiques (savons, crèmes, lotions), pharmaceutiques (anticorps, vaccins) ou industriels (peintures, lubrifiants, solvants…). Comme le rappelle, Pierre Lapointe, président et chef de la direction de FPInnovations, la « fibre de bois peut être rapidement converti en une variété de produits de grande valeur comme des biocombustibles pour chauffer nos maisons ou alimenter nos véhicules et des produits biochimiques pour fabriquer des cosmétiques, des solvants, des additifs alimentaires ou des plastiques renouvelables ».

 

 

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